Les françaises et la chirurgie esthétique en quelques chiffres

Chaque année c’est la même histoire, cela démarre juste après les fêtes de fin d’année, et ne se termine qu’un peu avant la rentrée scolaire : A en croire les magazines féminins, les française n’auraient qu’une obsession, celle d’arborer un visage beau et jeune, monté sur un corps parfait ! Mais les Françaises d’aujourd’hui sont-elles vraiment raccord avec cette image de perfection particulièrement mise en avant par notre société actuelle ? Que pensent-elles de la chirurgie esthétique ? En France, une étude menée par l’IFOP semble remettre en question cette quête infinie du corps parfait.

La chirurgie esthétique en France en 2018

Le média de santé naturelle Bonheur et Santé a lancé avec l’IFOP un sondage destiné à identifier l’évolution de la chirurgie esthétique en France sur plus de 1300 femmes de plus de 18 ans. Le but ? Connaître le point de vue des Françaises sur la chirurgie esthétique en 2018, et détecter les pratiques esthétiques en vogue, ou au contraire en déclin.

D’après le sondage, il ressort que plus d’1 femme sur 10 a déjà eu recours à la chirurgie esthétique en France en 2018.

Malgré ce que l’on peut penser, la moyenne d’âge du recours à la chirurgie esthétique dans l’hexagone est loin de se cantonner aux personnes d’un certain âge : toutes les catégories sont en effet représentées, de 18 à 65 ans !

Le recours à la chirurgie esthétique en France en 2018 reste également un acte satisfaisant pour 82% des Françaises interrogées. Sur le panel, 14% se disent prêtes à l’expérimenter.

Un engouement toujours présent, mais raisonné

La demande pour les actes de chirurgie esthétique en France reste stable depuis plusieurs années. L’engouement est toujours relativement élevé, mais les opérations de chirurgie esthétique tendent à évoluer.

Les implants mammaires toujours en vogue, le lifting en déclin

Symbole de la féminité, la modification de la poitrine en général et la pose d’implants mammaires en particulier, restent toujours des actes de chirurgie esthétique très appréciés : ils concernent en effet 49% des demandes ! Cet engouement reste toujours stable et à un niveau élevé depuis 2009.

Le fameux lifting, acte emblématique de la chirurgie esthétique, semble faire de moins en moins d’adeptes ! N’en déplaise à Donatella Versace ou Mélanie Griffith, il représentait 9% des interventions de chirurgie esthétique en France en 2002, mais n’est plus qu’à 4% aujourd’hui.

L’efficacité des techniques de médecine esthétique (injections, radiofréquence...) n’est certainement pas étrangère à ce recul.

L’abdominoplastie et la rhinoplastie également en perte de vitesse...

Les actes de modification du ventre ont ainsi baissé à 15 %, à 9 % puis à 7 %. L’évolution est la même, mais en plus spectaculaire, avec la correction du nez. Celle-ci descend de 18 % des interventions en 2002 à 5 % en 2018, après une étape intermédiaire à 13 % en 2009.

La fin du corps parfait ?

A l’heure où l’on n’hésite plus à dénoncer le “culte du corps”, où les publicités dans les magazines féminins font mention des retouches extrêmes à coups de Photoshop et où s’opère un retour au naturel généralisé, les Françaises s’assument davantage et ne recherchent plus la perfection !
Les séniors assument leurs cheveux blancs, revendiquent leur statut et ne cherchent plus à lutter contre la marque des années. Serait-ce le début d’une ère décomplexée ?

Qui sont ces Françaises qui s’adressent aux plasticiens pour modifier leur corps ?

La chirurgie esthétique en France n’est ainsi plus l’apanage des personnes « vieillissantes », souhaitant effacer ou réduire les signes du temps. Il en est de même pour les catégories socioprofessionnelles ! Désormais, toute la population française est potentiellement concernée par la chirurgie esthétique, sans distinction de classes sociales, d’âge ou d’orientations politiques.

Ainsi, 9 % des français moins de 35 ans ont eu recours à la chirurgie esthétique en 2018, contre 11 % pour les plus de 35 ans. 8% ont entre 25 et 34 ans, et 12% entre 50 et 64 ans.

Pas de disparités régionales

Pas non plus de réelles disparités au niveau géographique : le taux de recours à la chirurgie esthétique étant similaire en région parisienne (10%) et en Province. Seule la Côte d’Azur sort du lot, avec un taux de 13%. La faute aux méfaits du soleil, ou à l’image toujours très sophistiquée de notre Riviera nationale ?

Des attentes différentes

Le recours à la chirurgie esthétique en France n’est plus motivé en 2018 par les mêmes raisons qu’en 2002. Les mentalités évoluant, la décision de modifier son corps ne se fait plus pour plaire aux autres, mais à soi-même avant tout.

De ce fait, 5% des sondés disent avoir eu recours à la chirurgie esthétique pour plaire à leur conjoint(e), contre 21% à l’époque ! Rester jeune dans une société où vieillir n’est plus représenté comme une tare ne représente plus que 2% des motivations.

La chirurgie esthétique en France : se plaire à soi, avant de plaire aux autres !

Cette étude représente donc le reflet de notre société actuelle, qui refuse de se complaire dans des archétypes sociaux pourtant bien ancrés dans notre pays. Paraître jeune à tout prix et modifier son corps pour correspondre à 100% aux canons de la beauté traditionnels semblent être définitivement tombés aux oubliettes pour les Françaises. Malgré tout, le recours à la chirurgie esthétique ne s’essouffle pas pour autant, mais reflète une seule motivation : être bien dans son corps et se plaire à soi, plus pour les autres !

Le mot du Dr Halimi

"L’évolution des demandes de chirurgie esthétique est le parfait reflet de l’évolution de notre société. Tout d’abord la nouvelle génération complètement décomplexée, qui a souvent été le témoin des interventions de leur parents, cette "génération smartphone", adepte des selfies, évolue dans une société d’image où l’apparence est un signal fort de communication. Comme j’avais pu le constater au Brésil et aux États Unis, les patientes ne s’embarrassent pas de leur petit complexe, et profitent des bénéfices de la science pour s’en libérer afin de concentrer leur énergie sur autre chose. C’est le constat de la société européenne d’aujourd’hui !
Les canons de beauté ont largement évolué, car nous vivons dans une société multiculturelle. Beaucoup de jeunes femmes ont recours au lipofilling fessier et assument les rondeurs appréciées dans leur culture d’origine, de même dans les demandes d’augmentation mammaire les volumes demandés sont de plus en plus importants.
La beauté standard n’existe pas, elle est variable en fonction du milieu culturel et le chirurgien esthétique doit être à l’écoute des demandes de ses patientes. Les gestes demandés sont différents selon que l’on opère une patiente africaine, nord- africaine, européenne, asiatique ou du moyen orient.
Les progrès de la médecine esthétique ont participé à l’allègement des intervention chirurgicales. Grâce aux injections d’acide hyaluronique et de toxine botulique l’âge des premiers liftings a reculé de 10 ans et les interventions chirurgicales sont plus légères et plus faciles à vivre pour les patients.
Autre signe fort du changement de société, les hommes franchissent la porte des cabinets de médecine et chirurgie esthétique de manière plus naturelle que leurs ainés. Prendre soin de soi est une forme de politesse que l’on se doit à soi-même d’abord, et à votre interlocuteur ensuite. Mais on ne peut nier que l’apparence est un facteur très important dans le monde du travail de plus en plus compétitif."

« Docteur je dois avoir l’air en forme, c’est important pour moi ! »

"La phrase qui rythme nos consultations ! Un acte de médecine ou de chirurgie esthétique n’est que la résultante d’une écoute et d’un échange lors de la consultation, chaque geste est adapté à la demande du patient.
Devant la surinformation que l’on trouve sur les réseaux sociaux les médecins sont confrontés à des patients qui parfois leur imposent de pratiquer tel ou tel geste, il est important de préciser que seul un examen approfondi du patient et le professionnalisme du praticien va recadrer le geste thérapeutique à envisager."

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